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lundi 13 septembre 2010

Le VIN et BORDEAUX



L'homme produit du vin à Bordeaux depuis 2 000 ans ! !


Ici, il semble que des vignes existaient déjà avant l'arrivée des romains en 56 avant JC. Le poète Ausonius l'a raconté. D'ailleurs un château dans la région porte son nom : le "Château Ausone".

* <  En silence, nous faisions tourner la liqueur rouge dans nos grands verres. Elle se creusait au centre, montait à ras bord. Une rose charnue et souple semblait éclore entre nos doigts. Elle avait plus qu’un parfum, un fumet un peu sauvage qui plaît fort aux gens civilisés. Devant cette bouteille ténébreuse, nous eûmes un instant de recueillement qui dépassait le plaisir de boire. Une phrase liturgique de Mauriac me revenait à la mémoire : »Le soleil est réellement dans chaque grain de chaque grappe. » Pas seulement le soleil, mais un long passé plein de luttes, de déboires, d’erreurs, de succès, de travail et d’intelligence. Un chef-d’œuvre comme le château-ausone appartient à la race tout entière. A travers lui, on rend hommage à tous les Français et si tant de poètes vont puiser leur esprit dans les bouteilles, c’est que des millions de paysans taciturnes y ont mis le leur. > [ Raymond Dumay]



Contrairement à d'autres régions de France où le vin était sous le controle des moines, à Bordeaux, ce sont les marchands qui ont développé le vin.



Au début du second millénaire la région de Bordeaux était sous domination anglaise. Des centaines de bateaux chargés de tonneaux de "Claret" embarquaient pour l'Angleterre. Le "Claret" était un vin rouge léger que les anglais adoraient, Le mot est toujours utilisé pour se référer à du Bordeaux rouge. Quelques producteurs essayent de recréer le "Claret" tel qu'il était produit et bu il y a 1 000 ans.


Au 14ème siècle, la moitié de la production de vin de Bordeaux partait sur des bateaux, principalement pour l'Angleterre.A cette époque, les vins de Bergerac et de Gaillac, les vins à l'est de Bordeaux, étaient de plus en plus populaires. Ils entraient directement en concurrence avec les vins de Bordeaux.

Ainsi les marchands et producteurs de vin de Bordeaux firent promulger une règle qui empêchait les vins autres que Bordeaux d'entrer dans la ville avant que les vins de Bordeaux ne soient à bord des bateaux.

Il fallu attendre le 17ème siècle pour commencer à voir des vignes dans le Médoc (et donc à Margaux, Saint Estèphe, Saint Jullien, Pauillac...). Auparavant le Médoc était un marécage.
Durant les 17ème et 18ème siècles, les marchands d'Angleterre, des Pays Bas et d'Allemagne controllaient la plupart des vins produits dans la région de Bordeaux. A ce moment, les producteurs vendaient leur vin en tonneau ou barrique dès la fin de sa production. Les marchands achetaient les tonneaux, quelquefois mettaient les vins en bouteille, et le faisaient vieillir.
En 1855, ces marchands décidèrent la création d'un classement des vins de Bordeaux afin de distinguer les meilleurs vins. Cette classification existe toujours aujourd'hui sous la forme du classement des grands crus classés. C'est seulement après la seconde guerre mondiale que le baron de Rothschild fut le premier à mettre en bouteille ses propres vins et à les bonnifier en cave. Bientot les autres producteurs de Bordeaux suivront. Au cours de ces dernières années, une tendance à Bordeaux est de commercialiser des vins sous des noms de marque. Les raisins proviennent de toute la région et même hors de Bordeaux et sont assemblés par des producteurs ou des négociants.


Des marques telles que Mouton Cadet ou Malesan sont de plus en plus populaires.
Une tendance enccore plus évidente est la flambée des prix des vins de Bordeaux et la spéculation. En espèrant que tout le monde redeviendra raisonnable dans un bref avenir.


Au XIIème siècle, les moines de l’Abbaye de Roncevaux implantèrent un vignoble autour des prieurés d’Irouleguy et d’Anhaux. Le vin qui en était issu apportait du réconfort aux pèlerins en chemin pour St Jacques de Compostelle. Le vignoble connût un fort développement à partir du XVIème siècle, sous l’impulsion du Vicomte d’Urdos.
 Vers 1850, il produisait de quoi donner des forces à l’ensemble de la population ouvrière du bassin. Le vin d’Irouleguy était également expédié du port de Bayonne à destination de l’Allemagne, de l’Angleterre et des Pays-Bas. Au début du XXème siècle, dans les cantons de Saint Jean Pied de Port et de Saint Etienne de Baigorry, le vignoble s’étendait sur près de 1700 ha.

Le vignoble de Jurançon est classé AOC depuis 1936, pour le jurançon, soit une des premières de France. Sa zone de production se situe dans le département des Pyrénées-Atlantiques autour de Jurançon et Monein dans 25 communes situées à l'ouest et au sud de Pau, dans un rectangle Pau-Lasseubetat-Lucq-de-Béarn-Lagor entre le gave de Pau et le gave d'Oloron : Dans ces communes l'aire de production est constituée par les parcelles reconnues aptes à produire le vin de jurançon.  Les vignes sont produites à flanc de coteaux orientés sud-sud-est et à l'abri du vent. Elles sont plantées dans le sens de la pente ou en terrasse lorsque celle-ci est trop forte.


Sauternes est fameux pour son vin doux produit à Yquem, Raymond-Lafon ou Rieussec. Ils sont parmi les meilleurs vins doux du monde. Le Sauternes est conçu grâceà la pourriture noble (aussi appelé botrytis, une moisissure attaquant le raisin). Parce que les sols sont si divers, et que chaque maison a sa technique plus ou moins secrète, le Sauternes est un vin avec du caractère. Les Sauternes sont souvent délicieux, dorés, onctueux et délicats. La fameuse note de grillé apparaît lorsque le Sauternes a pris quelques années. Les vins de Sauternes ont leur propre classement, partagé avec ceux de Barsac.

 
Ce vin traditionnel, apprécié pendant trois siècles de présence Anglaise en Aquitaine, est d'une grande typicité et possède des critères de qualité spécifiques. Le Clairet de Bordeaux est une véritable curiosité, et ce, à plusieurs titres. C'est un vin à mi-chemin entre le rouge et le rosé dont le procédé de fabrication est spécifique, et il a une histoire particulière...Le nom de Clairet vient du terme gascon « vin clar », anglicisé en claret ou clairet.  Les « french clarets" firent la fortune des vins bordelais et le délice des amateurs britanniques au XVIIIème siècle. En effet, les « Clarets » se distinguaient des vins bourguignons ou de porto par leur caractère fruité et léger, obtenus par une vinification assez rapide. Les Clairets d'aujourd'hui perpétuent cette tradition séculaire de vins légers et fruités. 
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Histoire du vin de Bordeaux

Dans un décor bigarré de villes commerçantes, de villages ruraux et de châteaux, le Bordelais recèle le plus vaste vignoble de vins fins du monde. Des siècles de culture et d'architecture ; des générations d'aristocrates, de marchands et de paysans ont marqué le leur empreinte cette région historique. Mais pour le reste du monde c'est avant tout le plus grand exportateur.

Telle la mécanique d'une haute précision le miracle bordelais consiste en ses rouages qui s'emboîtent à la perfection et dont chacun travaille à un seul but commun : la production d'un vin de qualité unique, véritable hymne à l'art du bien vivre. Bordeaux évoque les grands vins dans toute leur noblesse et une tradition séculaire en matière de viniculture. On y produit un nombre prodigieux de vins les plus divers, mais jamais cette prodigalité ne portera préjudice à la qualité. Tourné vers cet objectif premier, par une lente mais constante évolution, par un affinement incessant des techniques. Ainsi, dans les exploitations vinicoles du Nouveau Monde, de la Californie jusqu’à l’Australie, les bordeaux rouges se flattent d’être les plus imités, de servir de modèle à ceux qui s’efforcent, tant bien que mal, de les reproduire. La région semble distante et inhospitalière. On peut même se demander si les multiples châteaux qui rompent l’uniformité du paysage n’ont pas été bâtis à la seule fin de pallier le manque de splendeur naturelle.

Ce n’est pas une terre qui dévoile ses charmes au premier venu, et la jovialité n’est pas une qualité innée chez les bordelais. Rares sont les propriétaires qui offrent gracieusement des séances de dégustation ou qui ouvrent leurs chais à la vente directe. Fourmis plutôt que cigale, les Bordelais semblent plus enclins à la besogne qu’aux réjouissances ! Sur les rives de la Garonne par exemple, on pourra de prime abord être dérouté par une atmosphère un peu compassée, une certaine raideur cérémonieuse, une économie de propos presque britannique. Ce vignoble est  immense et aussi  varié  que les vins qu’il produit, qu’ils soient secs ou liquoreux, rouges ou blancs, tranquilles ou mousseux. Dans ce cadre imposant, la variété de styles des bordeaux reflète les diversités géographiques, et climatiques, la multiplicité  des cépages et des techniques de fabrication propres à chaque vinificateur ou propriétaire, qui ne sont souvent qu’une seule et même personne.

Si le climat détermine la composition d’un vin, les conditions météorologiques représentent la part d’aléa qui tient les vignerons sur le qui-vive.  C’est précisément cet élément imprévisible qui donnera à chaque récolte son caractère propre. Ainsi, le temps peut privilégier certaines années, comme 1985, le merlot et d’autres,  ou comme 1986 le cabernet sauvignon. Les amateurs de variantes n’ont pas à s’inquiéter car les avancées technologiques n’ont pas  encore réussi à dompter les caprices du temps au point de fournir des crus standardisés.  En règle générale le climat du bordelais est caractérisé par des hivers doux aux pluies abondantes, des étés chauds et longs, des automnes secs.

La Garonne parcourt la région dans toute sa longueur pour s’écarter juste au Nord de Bordeaux, elle s’étale au cœur de ses terres  telle une énorme araignée au centre de sa toile. La Garonne et la Dordogne confluent à une quinzaine de kilomètres de Bordeaux, créant trois unités géographiques distinctes à cheval sur les trois axes fluviaux de la région.  A l’ouest, caché derrière l’écran vert et dense des forêts de pins maritimes, s’étend l’océan Atlantique. En bordure de Gironde se déroulent les plaines graveleuses du Médoc, et sur l’autre rive, les Côtes. S’y ajoutent les terres vallonnées de Bourg et de Blaye, dont la forteresse médiévale, témoigne d’anciennes attaches commerciales avec la Grande Bretagne. 

A l'est de Libourne, se dresse le tertre de Fronsac, centre d’une intense activité commerciale. Saint Emilion, ravissante petite ville fortifiée, se trouve tout près, sur la rive droite de la Dordogne. Les vignobles de Saint Emilion et de Pomerol forment  un noyau autour duquel gravitent  les nombreuses communes satellites qui sont implantées sur ce sol argilo-calcaire. Entre les berges méridionales de la Dordogne  et de la Garonne se déploie le vaste triangle de l’Entre-Deux-Mers, qui  constituent un tiers des A.O.C. de Bordeaux.  

Aux abords de la Garonne, l'Entre-Deux-Mers fait place aux Premières-Côtes-de-Bordeaux, cette bande étroite de vignobles qui surplombe le fleuve. Et enfin,sur la rive gauche s'étendent les graves.

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Des quelques soixante  variétés complantées que XVIIIè  siècle, il n’en restera plus que cinq pour les rouges, et trois pour les blancs.
- En rouge, le rôle principal est habituellement dévolu au Cabernet Sauvignon, suivit du Merlot.
Enfin, les Cabernets Francs,  Malbec et petit Verdot constituent , dans des proportions variables, le reste de l’encépagement bordelais.
- En Blanc le Sauvignon et le Sémillon se disputent le premier rang, suivis de la Muscadelle, qui  leur est généralement associée.

* Le Cabernet Sauvignon est par excellence le cépage  du Médoc et des Graves. Couvrant 18% du vignoble bordelais, il n’est dépassé en quantité par le Merlot, mais il jouit d’une renommée telle qu’il a pratiquement acquis le statut de marque de garantie.
Dans les meilleures années, il donne des vins d’un beau rouge rubis profond et d’un fruité remarquable qui rappelle souvent le cassis lorsqu’ils sont encore jeunes. En vieillissant ils acquièrent une texture soyeuse où se mêlent les parfums du cèdre et du santal, et même parfois une note de venaison. Le cabernet sauvignon produit des vins d’une grande finesse, destinés par leur constitution et par leur étoffe à une longue garde.

* Le Merlot est le deuxième grand cépage rouge du bordelais. C’est aussi le plus largement planté. Il couvre 32% du vignoble. Bien qu’on lui reconnaisse généralement un statut inférieur au Cabernet Sauvignon, il peut donner des vins extrêmement séduisants. Le Château PETRUS dont la réputation n’est plus à faire est par exemple presque entièrement fait de Merlot. A vrai dire, il s’agit d’une exception ; en fait, la plupart des grands châteaux de la rive droite, y compris ceux qui privilégient le  merlot, consacrent une proportion importante de leur encépagement soit au Cabernet Franc, soit au Cabernet Sauvignon, soit généralement aux deux en mélange.

..... à suivre.
   

1 commentaire:

  1. Un article qui rend ivre rien qu'en le lisant .
    Ca commence à prendre forme .
    Bravo JP

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